Chapitre 1: "Je suis mon cher ami très heureux de te voir!" - "C'est un Alexandrin."
Le jour du départ vers le Brésil arrivait à grands pas. Tous nos amis parisiens du PB2015 nous invitèrent à dormir chez eux afin d’arriver reposé et à l’heure à l’aéroport le lendemain. L’excitation se ressentait et personne ne tenait en place. Bruno, Francis, Maria, Sylvie et Feliciano arrivèrent et une jolie scène d’embrassade se déroula devant les parents ébahis. Bruno nous offrit les pompons aux couleurs du Brésil que sa mère nous avait confectionné, moyens de reconnaissance des valises qui ne manqua pas de montrer son utilité. Enfin l’embarquement, personne ne semblait vraiment réalisé à ce moment-là, la chance que nous avions et la folle expérience que nous allions vivre. Pause pipi à Lisbonne et Fortaleza, nous voilà à nouveau repartit dans un congélateur roulant en route pour Juazeiro do Norte. Le bus qui fait la liaison entre Fortaleza et Juazeiro est extrêmement climatisé ; nous étions prévenus mais les couvertures de survie apportées nous furent très utiles pour nous éviter de perdre nos pieds. Malgré le bruit incessant de papier froissé retentissant à chaque mouvement, je m’endormis tout de même, bercée par les soubresauts du bus roulant sur les fréquents nids de poule, étant une partie intégrante des longues routes brésiliennes. Au petit matin, je posais les yeux sur des paysages sublimes. De la végétation à perte de vue laissant parfois place à de petits hameaux. Traversant quelques villes, nous sommes accueillis par les femmes, levées à l’aube, pour balayer l’entrée de leur maison et les scooters taxis qui amènent les travailleurs sur leur lieu de travail. Le soleil réchauffe déjà la terre et des hommes, le visage marqué par le travail et le soleil, la barbe et les cheveux grisonnants, apparaissent, cigare aux lèvres sur les chaises, judicieusement placées dans l’ombre de grands arbres. Le soleil monte dans le ciel, les têtes se relèvent et mes amis se frottent les yeux. Chacun remue son voisin pour le faire profiter du fabuleux spectacle qui s’offre à nous. Les panneaux indiquant Juazeiro do Norte sont de plus en plus nombreux. Nous arrivons.